Frédéric Lenoir / Petit traité de vie intérieure

Frédéric Lenoir connaît aussi bien les philosophes que les principes des grandes religions. Puisque le bonheur relève de la vie intérieure, c’est seulement un travail sur soi qui peut nous soutenir dans cette voie. Certes les dispositions innées et le tempérament jouent leur rôle, mais chacun peut apprendre à mieux vivre. Dans ce petit ouvrage présenté en 20 tableaux, Frédéric s’appuie sur les maîtres spirituels pour nous présenter ce qui permet de trouver un équilibre intérieur : on apprend d’abord à dire « oui » à la vie, on réfléchit sur l’amour et l’amitié, on rappelle l’importance de l’humour. Le lecteur est ici poussé à la réflexion comme par une brise légère.

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La psychologie positive

Qu’est-ce que la « psychologie positive » ? Première chose : elle ne doit pas être assimilée à la « pensée positive ». À l’origine, la pensée positive désigne la méthode curative inventée en 1900 par le célèbre pharmacien Émile Coué et qui consiste à se répéter plusieurs fois par jour, dans un état de semi-hypnose, la phrase : « tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ». Cette méthode, qu’il faut évidemment replacer dans son époque, a eu des résultats spectaculaires ayant permis la découverte du placebo. La méthode Coué est aussi à l’origine de tout un pan du développement personnel qui consiste à enjoindre chacun à considérer la vie de façon positive en toutes circonstances et qui surfe de façon plus ou moins sérieuse sur la vague prometteuse du « il suffit de penser positif pour voir sa vie s’améliorer »… Lire la suite

Le bonheur chez Épicure

Philosophe grec, 341-270 né à Samos. Malade toute sa vie, faisant l’expérience de l’exil et de la pauvreté dans sa jeunesse, ses premières années ont pu être éprouvantes. Personnalité très charismatique, il fonde à 35 ans une école à Athènes : « le jardin » où il enseignera jusqu’à sa mort, entouré de disciples et d’amis. 

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On connaît surtout Épicure par l’adjectif tiré de sa doctrine : l’épicurisme. Par là, on entend communément un hédonisme, soit une vie faite de la recherche de plaisirs. Quand on dit de quelqu’un que c’est un épicurien, on imagine un bon vivant, qui profite des plaisirs de la table, savoure les femmes, et rit à gorge déployée parmi une bande d’amis du même acabit. Encore une image d’Épinal qui n’a rien à voir avec la philosophie d’Épicure. Lire la suite

Qu’est-ce que la philosophie du bonheur ?

Nous avons vu ce qu’était, globalement, la philosophie. Alors, maintenant, la philosophie du bonheur, c’est quoi ? C’est d’abord un sujet d’étude que prend la philosophie, parmi tant d’autre : on peut avoir une philosophie de l’art, une philosophie du travail, une philosophie de la nature… Tous les sujets sont bons. Platon disait d’ailleurs que même la crasse pouvait être un sujet possible pour le philosophe. L’idée que la philosophie ne s’occupe que des questions les plus élevées (le sens de la vie, l’amour, la mort…) est une image d’Épinal. Au contraire, puisqu’il s’agit de comprendre le monde, tout ce qui en fait partie est bon à comprendre ! Lire la suite

Nous sommes tous les gagnants du loto

Vous êtes-vous déjà demandé combien il y avait de chances pour que ce soit vous qui naissiez ? 1 chance sur 150 000 000. C’est en effet le nombre de spermatozoïdes contenus (en grosse moyenne) dans une éjaculation. 149 999 999 frères et sœurs potentiels, et pourtant, dans ce rapport sexuel précis, c’est le mien qui est sorti, le seul qui me donnait naissance à moi ! C’est encore 10 fois moins de chances que de gagner au loto (1 chance sur 14 000 000). De quoi remettre sérieusement la notion de chance en perspective, vous ne trouvez pas ? Les portes du métro se sont refermées juste sous mon nez ? Mince, pas de bol, trop dur la vie… c’est pas comme si j’avais pas déjà gagné au loto…

Au fait, la philosophie, c’est quoi ?

C’est un amour de la sagesse, comme l’indique l’étymologie ? Une doctrine du salut, comme l’avance Luc Ferry ? Oui, c’est une façon de le dire. Encore avant, on peut aussi définir la philosophie comme une quête de la vérité. J’entends les remarques, et notamment la critique facile et habituelle : « la philosophie ne sert à rien, parce que si elle pouvait donner la vérité, depuis Platon et tout ça, ce serait fait depuis longtemps…» Erreur ! D’abord, parce que là où il y a de l’humain, il n’y a pas de vérité une et définitive. Jamais on ne vous donnera la vérité. Ceux qui prétendent le contraire sont des gourous que je vous conseille de fuir. La philosophie n’a donc jamais eu pour vocation de donner la vérité. Sa vocation est de la chercher, et de la chercher tout en sachant qu’elle ne la trouvera jamais. À quoi joue-t-on me direz-vous ? Lire la suite

Martin Seligman / La force de l’optimisme

Chercheur en psychologie et professeur à l’université de Pennsylvanie, président de L’American Psychological Association, c’est l’un des fondateurs de la psychologie positive. Dans cet ouvrage, là encore, pas de recette miracle pour apprendre à regarder la vie avec les lunettes roses. Il s’agit plutôt d’une enquête de chercheur sur ce qu’est l’optimisme, sur la manière de penser des gens optimistes et sur les effets bénéfiques de l’optimisme dans divers domaines de la vie : meilleure santé, plus grande réussite professionnelle, vie personnelle plus épanouissante, succès sportifs… L’idée centrale du livre est que tout événement peut s’interpréter selon 3 critères : la permanence, la généralisation et la personnalisation. L’optimiste a tendance à croire que les événements positifs qui lui arrivent sont durables, touchent de grands pans de sa vie et sont dus à ses capacités propres ; les événements négatifs, au contraire, sont momentanés, ne touchent d’un aspect restreint de sa vie et ne sont pas de son fait. Évidemment, le pessimiste croit exactement le contraire. Et comme l’optimisme se travaille, rien ne nous empêche de nous inspirer de ce mode de penser. Le livre contient de petits tests permettant d’ailleurs de situer notre « niveau de départ ». Ainsi ce que nous pouvons développer en nous, fondamentalement, c’est la certitude que quoi qu’il arrive, nous pouvons agir pour améliorer notre sort.

Martin Seligman, La force de l'optimisme

Faut-il rechercher le bonheur ?

« Le bonheur est inaccessible » entend-on parfois. « Occupons-nous de bien faire et le bonheur viendra de surcroît », « À trop rechercher le bonheur, on le manque »… À force d’entendre ce type de discours à propos du bonheur, une question nous vient : faut-il vraiment rechercher le bonheur ou est-ce un leurre ? Et si c’était un état qui nous venait par chance (ou pas) et qu’il serait inutile, voire contre-productif, de chercher ? Lire la suite

Moussa Nabati, Le bonheur d’être soi

Pour en finir avec les nœuds intérieurs

Moussa Nabati est docteur en psychologie et psychanalyste. Cet ouvrage a reçu le prix du magazine Psychologie en 2007, et c’est mérité. Rigoureux, clair, on n’est pas ici face à un livre de développement personnel mais bien face à la pratique d’un thérapeute. Le bonheur d’être soi, ce n’est pas un livre sur le bonheur en général mais sur le bonheur qu’il y a à devenir enfin soi-même, c’est-à-dire à entendre, comprendre, exprimer ses désirs profonds malgré les inévitables influences et traumatismes internes que nous subissons tous à des degrés divers. Ce qui rend heureux, c’est d’abord reconnaître et dénouer ces nœuds internes, souvent issus de l’enfance, qui empêchent la libre circulation de notre énergie vitale. Devenir soi, c’est ainsi apprendre à s’écouter, à se respecter, à s’aimer soi-même suffisamment pour se procurer ce dont nous avons besoin, à être en lien avec les autres et avec sa propre histoire sans être aliéné à personne ni à aucune idée toute faite. Bref, c’est d’abord oser être soi.

Moussa Nabati, Le bonheur d'être soi

Mihaly Csikszentmihalyi / Vivre, la psychologie du bonheur

Une piste à creuser d’urgence

Mihaly Csikszentmihalyi est avant tout un chercheur, pionnier de la psychologie positive, et ça se sent dans ce livre. Si la rigueur académique se constate à chaque page, c’est pour les non-spécialistes que Mihaly écrit ici. On reste cependant largement au niveau théorique et celui qui chercherait ici des recettes toutes faites de bonheur en serait pour ses frais. La question qui le guide est celle-ci : dans quelles circonstances les individus sont-ils les plus heureux et profitent-ils au mieux des moments de leur vie ? Après des années d’enquête, Mihaly en est venu à former le concept de « flux » ou « expérience optimale » : les individus rapportent une satisfaction maximale lorsqu’ils vivent des moments où leur attention est concentrée sur un défi réaliste et dont ils peuvent évaluer rapidement les résultats. Certaines activités sont donc plus susceptibles que d’autres d’apporter une satisfaction (travailler rendrait finalement plus heureux que regarder la télé par exemple) et chacun pourra vivre le flux dans des activités très différentes. Être heureux, ce serait donc multiplier ses « expériences optimales » dans ses domaines propres.

Vivre : La psychologie du bonheur