La psychologie positive

Qu’est-ce que la « psychologie positive » ? Première chose : elle ne doit pas être assimilée à la « pensée positive ». À l’origine, la pensée positive désigne la méthode curative inventée en 1900 par le célèbre pharmacien Émile Coué et qui consiste à se répéter plusieurs fois par jour, dans un état de semi-hypnose, la phrase : « tous les jours, à tout point de vue, je vais de mieux en mieux ». Cette méthode, qu’il faut évidemment replacer dans son époque, a eu des résultats spectaculaires ayant permis la découverte du placebo. La méthode Coué est aussi à l’origine de tout un pan du développement personnel qui consiste à enjoindre chacun à considérer la vie de façon positive en toutes circonstances et qui surfe de façon plus ou moins sérieuse sur la vague prometteuse du « il suffit de penser positif pour voir sa vie s’améliorer »… Lire la suite

Le bonheur chez Épicure

Philosophe grec, 341-270 né à Samos. Malade toute sa vie, faisant l’expérience de l’exil et de la pauvreté dans sa jeunesse, ses premières années ont pu être éprouvantes. Personnalité très charismatique, il fonde à 35 ans une école à Athènes : « le jardin » où il enseignera jusqu’à sa mort, entouré de disciples et d’amis. 

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On connaît surtout Épicure par l’adjectif tiré de sa doctrine : l’épicurisme. Par là, on entend communément un hédonisme, soit une vie faite de la recherche de plaisirs. Quand on dit de quelqu’un que c’est un épicurien, on imagine un bon vivant, qui profite des plaisirs de la table, savoure les femmes, et rit à gorge déployée parmi une bande d’amis du même acabit. Encore une image d’Épinal qui n’a rien à voir avec la philosophie d’Épicure. Lire la suite

Qu’est-ce que la philosophie du bonheur ?

Nous avons vu ce qu’était, globalement, la philosophie. Alors, maintenant, la philosophie du bonheur, c’est quoi ? C’est d’abord un sujet d’étude que prend la philosophie, parmi tant d’autre : on peut avoir une philosophie de l’art, une philosophie du travail, une philosophie de la nature… Tous les sujets sont bons. Platon disait d’ailleurs que même la crasse pouvait être un sujet possible pour le philosophe. L’idée que la philosophie ne s’occupe que des questions les plus élevées (le sens de la vie, l’amour, la mort…) est une image d’Épinal. Au contraire, puisqu’il s’agit de comprendre le monde, tout ce qui en fait partie est bon à comprendre ! Lire la suite

Au fait, la philosophie, c’est quoi ?

C’est un amour de la sagesse, comme l’indique l’étymologie ? Une doctrine du salut, comme l’avance Luc Ferry ? Oui, c’est une façon de le dire. Encore avant, on peut aussi définir la philosophie comme une quête de la vérité. J’entends les remarques, et notamment la critique facile et habituelle : « la philosophie ne sert à rien, parce que si elle pouvait donner la vérité, depuis Platon et tout ça, ce serait fait depuis longtemps…» Erreur ! D’abord, parce que là où il y a de l’humain, il n’y a pas de vérité une et définitive. Jamais on ne vous donnera la vérité. Ceux qui prétendent le contraire sont des gourous que je vous conseille de fuir. La philosophie n’a donc jamais eu pour vocation de donner la vérité. Sa vocation est de la chercher, et de la chercher tout en sachant qu’elle ne la trouvera jamais. À quoi joue-t-on me direz-vous ? Lire la suite

Faut-il rechercher le bonheur ?

« Le bonheur est inaccessible » entend-on parfois. « Occupons-nous de bien faire et le bonheur viendra de surcroît », « À trop rechercher le bonheur, on le manque »… À force d’entendre ce type de discours à propos du bonheur, une question nous vient : faut-il vraiment rechercher le bonheur ou est-ce un leurre ? Et si c’était un état qui nous venait par chance (ou pas) et qu’il serait inutile, voire contre-productif, de chercher ? Lire la suite

L’amitié

Le thème de l’amitié est particulièrement bien traité chez Aristote. Pour Aristote, l’amitié est à distinguer de la simple bienveillance. La bienveillance se définit comme un désir de faire du bien à autrui. Il s’agit d’une simple inclination, une sympathie qu’on peut avoir pour quelqu’un qu’on n’a jamais vu et qui ne se traduit pas forcément par des actes. L’amitié est plus que la bienveillance. Pour exister, l’amitié doit être réciproque, elle suppose donc une certaine intimité, et elle doit s’exprimer concrètement. Ainsi, Aristote définit l’amitié comme une bienveillance qui s’exprime réciproquement. Lire la suite

Le bonheur chez Aristote

Philosophe de l’antiquité grecque (384-322 AVJC), Aristote rentre à « l’Académie » de Platon à l’âge de 17 ans et restera son disciple pendant 20 ans. Mais celui qui se disait « ami de Platon et plus encore de la vérité » critiquera les idées du maître et finira par fonder sa propre école (« le lycée »). En 343, il est choisi pour devenir le précepteur du futur Alexandre le Grand. Accusé d’impiété à la mort d’Alexandre, il doit quitter Athènes et s’exiler.

•    Pour Aristote, le bonheur est le but de la vie humaine, le bien suprême.
•    Le bonheur est un bien qui n’est pas fourni par l’extérieur mais qu’on doit trouver en soi-même, dans sa propre activité.
•    On le rencontre quand on concrétise nos spécificités d’êtres humains, c’est-à-dire quand on agit et qu’on le fait de façon raisonnée.
•    Le rapport à l’autre, et notamment l’amitié, sont des éléments importants du bonheur. Lire la suite