« Cette vie et pas une autre »

Encore une idée qui m’est venue lorsque j’étais étudiante en philo, pendant un cours sur la causalité. Avez-vous déjà songé à la succession de hasard, depuis le commencement du monde, qui a mené jusqu’à notre naissance ? Si le jour de notre conception, une panne de secteur avait détourné nos parents de leurs occupations conjugales, si l’un des deux avait choisi telle fac et pas telle autre, si leurs parents avaient déménagé, si un grand-père n’avait pas échappé de peu à une balle ennemie, si… Le moindre changement, le moindre choix différent, le moindre détail depuis le big bang aurait embranché une suite causale complètement différente. Si un tout petit truc avait été différent, un autre monde aurait existé, dans lequel nous n’aurions pas existé.

Je me rappelle cette évidence parfois le matin, quand je me regarde dans la glace et que je n’aime pas ce que je vois, quand je bute sur quelque chose ou que j’admire les dons des autres. Ah, ce serait bien d’avoir des jambes un peu plus longues ou un sens de l’humour plus mordant, moins de douleurs dans les doigts ou un don pour les arts… Quel dommage de ne pas être moi en mieux me dis-je parfois. Bah non. Parce que « moi en mieux » n’existe pas. Je n’existe que de cette façon, dans cette suite causale précise. Rien n’aurait pu faire que j’existe, mais un poil différente, parce que je n’aurais tout simplement pas existé. C’est donc cette vie et pas une autre. C’est moi avec mon physique et certaines capacités innées que je ne peux pas changer. C’était ça ou rien. Je trouve que cette idée aide à être reconnaissant d’être en vie avec tous les éléments positifs qui nous ont été offerts avec cette vie plutôt que de perdre du temps avec des regrets absurdes. Car la vraie question n’est plus regretter de n’être pas plus ceci ou plus cela, mais de savoir ce que nous allons faire des atouts qui nous ont été donnés.

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