Voici l’idée qui m’est venue, un jour, alors que je me désespérais un peu sur le mode « j’ai pas fait grand chose de ma vie », « j’ai parfois eu du bol, mais je n’y suis pour rien… », « dans quel état j’erre ? » etc… Je me suis soudain revue vers 15 ans, dans le café où nous allions souvent à la sortie du lycée et j’ai imaginé que quelqu’un venait me voir pour me donner le programme de ce que j’allais faire plus tard : « tu obtiendras un doctorat », « tu seras admise dans un prestigieux centre de recherche », « tu visiteras la Croatie et Cuba » etc… J’ai continué comme ça et me suis retrouvée avec une longue liste de toutes les belles choses que j’avais eu la chance de vivre. Effet bénéfique n°1 : repenser à tout ce que nous avons vécu de sympa, en laissant de côté la question de savoir si c’est venu par chance ou par mérite.
Surtout, j’ai pensé à la réaction que j’aurais eu, à 15 ans, à chaque annonce de ce que j’allais faire. Moi, un doctorat ? C’est à peine si j’y aurais cru. Visiter la Croatie ? J’ai trop hâte ! Si on m’avait donné à 15 ans le programme de ce qu’allait être ma vie, j’aurais été enthousiaste pour plusieurs choses. Cette pensée m’aide à apprécier mes chances à leur juste valeur. Parfois, pris dans le flot de la vie, on s’habitue aux situations, on finit par les trouver normales, on ne regarde que plus haut vers le prochain défi. Il est bon parfois de regarder vers le bas pour mesurer tout le chemin parcouru.